ANTOINETTE
Sternwheeler africain

L'Antoinette était un bateau à vapeur de 30 T, à fond plat, propulsé par une roue arrière.
Construit dans les années 1926 et 1927, il circulait encore dans les années 60 en RDC, sur le Congo et ses affluents.





Photo unique et originale - Archives familiales de Guy Delorme


GUY nous livre ses souvenirs d'enfance:

C’est à partir de cette photo prise par mon père dans les année 60 et retrouvée dans mes archives familiales que sont remontés mes souvenirs de jeunesse.

                                         Ayant vécu ma première enfance en République Démocratique du Congo (ex Zaïre, ex Congo Belge) où mon père travaillait,

nous habitions au bord de la rivière Kasaï, affluent du Congo. De notre maison, je voyais naviguer quotidiennement ce bateau à vapeur (et bien d’autres)

qui tirait 2 barges (remorquage à couple) chargées de café, de chanvre, de palmistes, de manioc, de maïs, de bois…….

 

C’est à partir de là, et poussé par mon frère, que m’est venue l’idée d’en faire une reproduction.

N’ayant que cette photo comme modèle nous avons dû rassembler tous nos souvenirs aussi lointains soient-ils pour essayer d’en retrouver les détails.

Aidé de Jean-Claude Aumond, qui m’en a tiré un plan informatique, je me suis mis au travail .



Longueur 115cm
Largeur 24cm

Poids environ 6,5Kg

Moteur électrique réducté (malheureusement pas les moyens d’y mettre une machine à vapeur)


Cette belle reproduction, très fidèle à l'original comme on peut le voir, a nécessité de longs mois de travail.
Guy nous livre le déroulé en images de son chantier.














































Petit comparatif ! Bravo l'artiste !

                 

Pour en savoir plus

Fin 19ème siècle et début 20ème, une première Antoinette navigua sur le fleuve Congo



Un témoignage sur la vie à bord de ce bateau
extrait du site https://www.philafrica.be/CONGOLATRES/bulletins/5%20-%20CONGOLATRES%20-%20AOUT%202013.pdf


Une journée à bord de l'Antoinette 1, steamer sur le fleuve Congo en 1900
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          Entre quatre ou cinq heures du matin, la diane sonnait, et retentissait le premier coup de sifflet. Le chauffeur rallumait les feux de la chaudière et le transbordement du bois coupé pendant la nuit, pour huit à neuf heures de marche, commençait, envahissant les cales et le pont. Les africains, qui avaient passé la nuit sur la berge, étaient sur pied et s’étiraient, s’interpellaient, se chamaillaient, s’injuriaient. Tout le matériel était rembarqué. Le petit déjeuner se prenait avant ou après le départ. Ceux qui le voulaient, prenaient un bain entre le bateau et la berge pour éviter les crocodiles. Au second coup de sifflet vers 6 h30, la planche était enlevée. Les retardataires se dépêchaient de rejoindre le bateau … à la nage.

        Commençait alors une journée de lente navigation, morne et ennuyeuse parmi une végétation monotone et entrecoupée seulement par les appels des sondeurs : ” fond !” et ”pas de fond ! ". La vie à bord pour le voyageur était rythmée par les repas. Seul l’équipage restait actif en permanence. Les passagers européens vaquaient à leurs occupations dans la salle à manger-séjour ou entamaient une partie de cartes, certains écrivaient quelques lettres ou annotaient leurs journaux de route … si les trépidations de la machine le permettaient. Au pont inférieur, ce n’était que bavardages, rires, disputes ou chants quelques fois accompagnés d’un rythme de tam-tam dans un joyeux brouhaha. Les repas n’étaient pas inclus dans le prix du trajet. Les blancs dépendaient entièrement du capitaine pour leur approvisionnement en conserves.
 
            C’est le second ou le boy qui s’occupait des vivres frais
destinés aux passagers. Le produit de la chasse et les fruits achetés par qui que ce soit, étaient réservés à la table commune. La viande en général était fournie par des petites poules et des chèvres assez maigres, quelquefois un mouton. Mais la chasse permettait de varier l’apport : éléphant, hippopotame, buffle, antilope, singe ou crocodile. La pêche fournissait également une nourriture abondante. Les fruits et légumes étaient nombreux : épinards, racines de manioc, choux. Bananes vertes rôties, maïs, ignames et patates douces étaient servis quotidiennement.. Tous ces produits étaient fournis par les populations des régions traversées, qui venaient faire commerce avec les bateaux. Les repas devaient s’adapter aux ressources du pays d'où l'importance du cuisinier.


            Quelques fois, les factoreries et les missions recevaient les passagers comme hôtes à leurs tables. Cela permettait d’échanger les dernières nouvelles ou de se dégourdir les jambes.Le bateau s’arrêtait vers 16 ou 17 h dans l’après -midi, mais souvent il stoppait plus tôt. Le capitaine choisissait son point d’étape essentiellement en fonction des ressources en bois. Un africain plongeait alors, l’ancre serrée dans les bras et allait l’amarrer au rivage. Ensuite les africains débarquaient tandis que les blancs restaient à bord. C’était l’heure où les bûcherons qui avaient passé la journée à bord, entassés là comme ils le pouvaient, se mettaient à l’ouvrage pour une bonne partie de la nuit. Le mécanicien dégorgeait sa chaudière, éteignait les feux et vérifiait le matériel.

            Des feux s’allumaient sur la berge pour préparer les repas ou éloigner les animaux. Les nattes étaient étendues à terre et d’autres jetées sur des piquets pour servir d’abri. Les hommes se réunissaient autour des feux, fumaient ou chantaient. On se raillait, on s’interpellait, on racontait la journée ou on commentait les faits et gestes des blancs. Les blancs dînaient à bord vers 19 h. Le repas était souvent perturbé par divers insectes qui venaient s’abattre sur la table ou tourbillonnaient autour de la lampe à huile de palme, qui dégageait une odeur âcre et une fumée épaisse. Ils s’enfermaient ensuite dans leurs cabines pour la nuit. Vers minuit, les coups des bûcherons se faisaient plus rares et c’était l’heure où le camp s'endormait.  Seuls restaient éveillés les gardes postés autour du camp et sur le toit du bateau, veillant aux attaques d’animaux sauvages (éléphants, hippopotames, lions, etc.) …. ou des populations voisines hostiles, toujours prêtes à chaparder.

            En 1894, remonter de Léopoldville vers les Falls coûtait 225 Francs (repas non fournis) pour les
européens et 50 francs pour les africains et respectivement 110 et 30 francs pour le retour, les religieux bénéficiant d’une réduction de 50 pour cent.




D'autre documents passionnants à
consulter


CONGO Lualaba / Histoire du matériel de transport et son évolution


http://marinebelge.be/lematerieldetransportlualaba.html


Histoire de la navigation au Congo d'André Lederer

https://books.google.fr/books/about/Histoire_de_la_navigation_au_Congo.html?id=iDovAQAAIAAJ&redir_esc=y


Les débuts de la navigation à vapeur sur le Haut-Congo
https://www.journalbelgianhistory.be/fr/system/files/article_pdf/BTNG-RBHC%2C%2032%2C%202002%2C%203-4%2C%20pp%20383-418.pdf


La navigation intérieure en Afrique noire (Les cahiers d'Outre-mer)
https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1959_num_12_48_2132

Les Congolâtres
https://www.philafrica.be/CONGOLATRES/bulletins/5%20-%20CONGOLATRES%20-%20AOUT%202013.pdf


Petite révision sur les Stern-wheeler, les Side-wheeler, les Paddle-Steamer

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bateau_%C3%A0_roues_%C3%A0_aubes

https://en.wikipedia.org/wiki/Paddle_steamer